PLURIMA IMAGO

« Homme-Monde », « peintre itinérant » dont l’œuvre est dédiée au « multiculturalisme original et sensuel », rares sont les qualificatifs dans la presse qui n’imposent pas une lecture culturaliste de l’œuvre de Wifredo Lam (1902 - 1982). C’est donc un artiste du vagabondage, du syncrétisme de l’homme moderne et des mythes primitifs que la critique a toujours observé sous le prisme du métissage (né à Cuba d’un père chinois, proche d’une prêtresse de Santeria, formé à La Havane, Madrid, Paris…voilà pour la cosmologie). Et pourtant, c’est en observant ce dessin de 1958 qu’un basculement s’opère. Dans cet enchevêtrement de formes et d’espaces parcourables que l’on devine comme des villes -contemporaines-, comment ne pas penser aux œuvres du congolais Bodys Isek Kingelez (1948-2015)? Je croyais regarder l’esquisse préparatoire à l’une de ses sculptures. Entre l’esthétique futuriste du dessin des années 1960 et les maquettes de Kingelez r...

Voilà de quoi relancer encore le débat théorique Nature-Culture, et de quoi replacer l'homme non pas au centre, mais  bien comme un élément périphérique de la Biosphère qui par le plus grand des hasards s'est définitivement emparé de son espace. Ces deux roches font partie des plus anciens outils trouvés au Kenya et datés de 3,3 millions d'années. Le problème (???!!!!) c'est que les plus anciens squelettes du genre Homo (dont nous sommes l'une des ramifications) datent de 2,8 millions d'années. 500 000 ans séparent donc la création de ces outils taillés et l'apparition du -genre- humain. L'invention de la technologie n'est donc pas le fait des humains, qui en animal observateurs ont peut-être copié la technique auprès d'une autre espèce. Nous, nous avons probablement pour la première fois lancé la pierre. La suite de l'article qui parle aussi d'échanges ADN entre humains et singes....( ici ).

Curieux réseaux que Facebook, alors que l’on peut tranquillement mater des vidéos de viol en ligne sans impunité, votre compte peut-être supprimé parce que vous l’illustrez d’un sexe féminin peint par Gustave Courbet. Tableau exposé pour tous à Orsay depuis 21 ans…la majorité absolue ! L'affaire Courbet est en cours de jugement (article parmi d'autres  ici ), et il faudra attendre encore pour le faux-pas de ces derniers jours.

La Biennale de Lyon vient de fermer ses portes et déjà on ratisse large pour se faire un peu de fric... L'oeuvre Late Bloomers de Camille Henrot se situait dans une salle entièrement dédiée à l'artiste. Dans un coin de l'espace d'accès, on trouvait dans un présentoir des piles de cartes plastifiées à DISPOSITION du public, libre de se servir ou pas. On pouvait bien sur appeler ce serveur assez loufoque où une hôtesse à la voix digitale interrogeait finalement les retards de notre conscience...politique, écologique, spirituelle. Ces cartes GRATUITES et ce serveur GRATUIT, sont donc en vente sur ( ebay ) .  Quand on sait le prix d'un Nowhere better than this place de Felix Gonzalez Torres alors en distribution par piles complètes en 1996 à Paris, on remarque qu'une oeuvre gratuite de Camille Henrot après seulement trois jours de fermeture de la Biennale d'Art Contemporain de Lyon 2015...coute 8€. Fin des enchères dans sept jours... ...

Triste parcours que celui du jeu-vidéo-manga comme pseudo-tendance dans le milieu de la mode. Après quelques balbutiements chez Walter Van Bierendonck dans les années 90, après une décennie d’estampille Murakami sur les sacs Vuitton de Dubaï aux plages du Cap d’Agde, vinrent des perspectives formelles : Ghesquière pour Balenciaga, H&M chez les Sim’s en 2007, puis Kunihiko Morinaga en 2011, Jean Charles de Castelbajac, Givenchy goldorak-couture en 2011-2012, Chanel cruise en 2013 avec ses versaillaises échappées du pays de Candy, et enfin pour ouvrir l’année 2016, retour chez Louis Vuitton. La publicité montre Lightning, héroïne de pixels du jeu Final Fantasy qui vient donc prendre la pose sous l’objectif de… personne, pas même le nom d’un graphiste…rien ! Une publicité auto-générée ?? Ce glissement du monde virtuel au réel par le prisme de la publicité et de la mode possède tout de même une filiation avec l’art contemporain. Car ce sont des plasticiens qui o...

« Pour qu’on ne puisse plus dire, Yoko Ono est l’artiste inconnue la plus célèbre de la planète ». C’est donc à partir de la citation de John Lennon que se base la communication du Musée d’Art Contemporain de Lyon. Mais je m’interroge. Est-ce le rôle d’un musée de discuter la célébrité d’un artiste ? Est ce qu’une exposition a pour but de réguler l’intégrité artistique d’une œuvre par le prisme de la reconnaissance ? Curieuse formulation donc pour dire qu’une institution défend une artiste. Et une artiste importante malgré et non grâce à sa célébrité. Il suffisait de voir Cut Piece à la Biennale de Lyon pour entrevoir la force d’une œuvre datant de 1965 qui filait un coup de vieux, une bonne petite claque à la jeune création émergente de 2013 et qui renvoyait Lennon a ses joujoux musicaux d'enfant sage... Rendez-vous le 9 mars 2016 au MAC Lyon pour   Lumière de l’Aube

Si La Biennale de Lyon fait faisait partie il y a encore quelques années des grands évènements artistiques mondiaux, il fait bien l’avouer l’édition 2015 n’ est était pas à la hauteur. Au delà de la thématique casse gueule sur la modernité, au delà des impératifs qui semblent finalement s’imposer à toute exposition lorsque les œuvres servent d’exemples et de contre-exemples à une démonstration, je me demande encore ce que j'ai vu et regardé après cinq passages entre le MAC et la Sucrière. J’ai vu des objets, avec certaines omniprésences comme une cinquantaine de téléviseurs, des voitures, des pneus (mention spéciale à Ed Ruscha dont je me demande si les bandes de sécurité ne servent pas à dissimuler à quel point c’est un mauvais peintre), des distributeurs qui ne distribuent rien, du coca-cola dans tous ses états , du cuivre…(Tatiana Trouvé, Laura Lamiel, Nina Canell). La vie moderne est sans grande surprise un monde d’objets, assemblés, abimés, collectés, détournés, ...