Ann Veronica Janssens, mars, IAC Villeurbanne, jusqu'au 07 mai

Ann Veronica Janssens, Rose 2007, Projecteurs LED, machine à brouillard

L’exposition Ann Veronica Janssens à l’IAC Villeurbanne est une véritable réussite.
Cette artiste bien représentée en France (Kamel Mennour ici et dans les collections nationales ici ) montrent un ensemble d’œuvres récentes ou réactualisées très cohérent.
Le célèbre brouillard, les sculptures-performances de poudre pailletée, les aquariums illusionnistes ainsi que les multiples mécanismes de la lumière qui caractérisent son travail sont présents et bien plus. Énigmes ou révélatrices, les œuvres interrogent tour à tour notre perception en reliant plaisir des yeux, sensation purement esthétique et déambulation dans les méandres d’une pensée.

Ann Veronica Janssens, IPE 650, 2017, Acier une face polie

 L’exposition réussit à nous laisser entrevoir les processus, le vocable et les formules qui orientent les recherches de cette artiste. L’œuvre Le Cabinet en croissance (ici) est un condensé, une sorte de lexique. Placée au coeur de l’exposition, cette matrice nous découvre sous des formats réduits, des captations formelles, des tentatives de projets qui sont autant de work in progress, de créations en suspens, en attente.

Ann Veronica Janssens, Cabinet en croissance (1991-2006)2008/2009/2013, capture d'écran 
En circulant dans cette œuvre apparaissent des occurences. Le cercle sous toutes ses formes parfaites (boucle, lentille, bulle, astre en éclipse, rouleau de laiton), la lumière et ses propriétés (révélatrice, aveuglante, réfléchissante), et enfin toute une réflexion sur l’acte sculptural.
Car malgré toute la beauté, malgré les vertiges que l’on éprouve, Ann Veronica Janssens est une artiste qui questionne sans cesse les principes qui font et re-font la sculpture contemporaine.
Ann Veronica Janssens, Untitled (Blue Glitter), 2015, glitters
Echappés de leurs socles depuis longtemps, les volumes peuvent être ici infra-minces comme un délicat territoire de poudre aux reflets de scarabées (untitled blue glitter, 2015) ou bien englobants comme le brouillard qui fait disparaître un espace (Mukha, Anvers, 1997) 

Ann Veronica janssens , Mukha, Anvers, 1997, (Bouchon et Matt)

et trouvent leurs ultimes retranchements dans la transparence et l'évanescent (magic mirros 2012-2016, Rose 2007).
Ann Veronica Janssens, magic mirrors 2012-2014 et untitled (white glitter), 2016


En se réactualisant sans cesse par notre œil et les parcours imposés de notre corps, les stratagèmes de lumières minimalistes placent le visiteur au centre des phénomènes en cours. Dans un présent perpétuel (qui tourne en boucle comme l'univers) apparaît le spectacle étrange de notre rapport à l’œuvre, cet instant qui assure que « les simplicités nous délasse des grandes spéculations".

Ann Veronica Janssens, Hot Pink Turquoise, 2006, lampes halogène avec titre dichroïque, tripode (bouchon et Matt)

Courrez voir cette expo, il reste trois jours !!!

Et pour compléter, une vidéo où l'artiste parle de son travail (en français)


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