#Oeuvre non vue 1... Thomas Teurlai... Green Boots





Pour entamer cette série il faut que le hasard joue un rôle. Je rentre de vacances, je tente de rattraper le fil des articles –Arts- de mes journaux favoris. Je tombe sur un court post de Libé à propos de l’exposition en cours de Thomas Teurlai à la galerie Loevenbruck à Paris.
On y parle d’ex voto, d’une religion née sous les débris de la société de consommation.
Puis aussi…d’une basket verte !
Un soir d’errances sur internet piégé par la popularité des vidéos sur youtube, en regardant un documentaire sur l’Everest, j’ai vu une vidéo glaçante…au sujet de Green Boots.

De son vrai nom Tsewang Paljor, Green Boots est un alpiniste indien mort endormi par le froid sur le Mont Everest en 1996. Son corps réfugié au creux d’une cavité rocheuse se situe sur l’une des voies les plus empruntées et au fil du temps est devenu une sorte de  balise, un repère pour les milliers d’alpinistes qui tentent l’ascension du toit du monde. Green Boots, comme la centaine d’autres corps qui constellent l’Everest ne bougeront pas, la logistique pour les rapatrier est quasi impossible et la montagne les garde comme résidents permanents.
Voilà pour la résurgence…basket verte…Green Boots.

Mais Bullroarer de Thomas Teurlai, comme souvent est une pièce qui s’active. Rattachée à un vieux ventilateur de plafond, c’est un assemblage qui circule, au sens mouvant du terme. Tournent en rond, un chapelet ( ?) où se répondent une basket verte (plutôt rose ici) et un petit objet dérisoire entre le cerf-volant-ficelle-bâtons, le piège à rêve ou le crucifix. Voilà pour la paréidolie.
L’importance de cette sculpture se dévoile ici, dans le paradoxe d’être ce qu’elle prétend dans l’espace, en offrant à celui qui regarde toutes ses dimensions par le mouvement.

Je pense à cette combinaison vide, à ces green-boots gelées sur le toit du monde qui se sont transformés en objets et je vois des torsades que dessine une sculpture, des ombres d'objets sur les murs gelés d’une galerie qui semblent prendre vie. 

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