#Déjàvu 1 : Les miroirs sans reflets


Depuis des années, en dépouillant les nombreux sites d'images -de Videomuseum ici à Ebay-, j'ai constitué une petite collection de confrontations d'oeuvres que je m'amuse de temps à autres à rêver comme une exposition impossible.
Ce qui m'interroge dans ces analogies, ce n'est pas la question de la connaissance de l'histoire de l'art (tout le monde possède ses lacunes...et les miennes sont des béances), et ce n'est pas non plus la légitimité des oeuvres. D'ailleurs réglons ça tout de suite, Roy Lichtenstein commence les mirrors dans les années 70, et l'oeuvre que je confronte ici est un multiple des années 90, plus tardif que la version de Marie Bourget. Le noeud chronologique est là.

En dehors de l'idée de citation, ce qui m'intéresse c'est la duplicité de ces oeuvres en tant qu'images. Loin des processus qu'elles engagent et avec leurs variations formelles (cadre doré ou pas, finesse ou épaisseur des diagonales qui matérialisent l'espace du reflet) il n'y a pas grand chose pour les différencier en tant qu'images créées et considérées comme des oeuvres d'art.
Mais si je dois remonter à l'origine de cette forme-qui-pense le miroir comme un espace vide, dans le corpus imposé par mon ordinateur  mon oeil s'arrête là : 


Sur cette gravure d'un miroir de style XVIeme réalisée par Reister et Clerget au XIXeme siècle.
Le miroir ne reflète déjà plus rien, il est absence par économie, et il est avant tout le vide. 
Je suppose qu'il faut fouiller encore plus loin et qu'il existe d'autres exemples plus prestigieux et plus anciens, mais c'est une bonne leçon sur le paradigme entre innovation théorique et innovation formelle dans la sphère de l'art.
Série à suivre







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