Biennale non vue : Jonathas de Andrade et le faux câlin de la mort.
La biennale de Sao Paulo c’est un titre Interceza viva (vie incertaine), un site officiel (ici) 340
œuvres, 81 artistes, 33 nations représentées, 5 curateurs et la plateforme
Latitude qui regroupe 36 galeries à travers la ville…ça
c’est pour les chiffres du dossier de presse.
Après lecture des 86 articles parus dans la presse ces
derniers jours (anglaise, italienne, espagnole, brésilienne…pour la France,
seul Le Figaro semble avoir dépêché un journaliste), il apparaît très
clairement qu’un artiste est de toutes les plumes et ses images circulent dans
tous les médias (presse, instagram, twitter, facebook).
C’est Jonathas de
Andrade (né en 1982) et sa vidéo O
Peixe (le poisson). Vidéo de l’artiste (ici)
36 minutes en 16 mm qui ouvre le parcours de la biennale.
L’artiste a filmé un rituel des pêcheurs de sa ville natale. Après la prise du poisson, les hommes prennent
l’animal dans les bras, le caresse, le câline avant sa mise à mort. Résultent
des images de corps virils et bronzés qui s’étreignent avec d’énormes poissons
brillants qui peu à peu suffoquent.
L’œuvre semble avoir touché beaucoup de monde, il est vrai
que les occidentaux sont peu habitués aux images de douceur et d’apaisement
dans les abattoirs. Emma Lavigne en repérage pour la prochaine Biennale de Lyon
a paraît-il été frappée « en plein cœur » dixit Le Figaro, -on ne lui
souhaite pas !!
Dans sa tentative de réconcilier la nature et l’homme, mais
aussi de révéler une certaine forme de respect humain, Jonathas de Andrade n’a
eut d’autre choix que de passer par la fiction. C’est le site Art-News qui
révèle la supercherie. Seuls les pêcheurs et les poissons sont réels, le rituel
ancestral lui n’existe que pour cette vidéo.
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