MAC Lyon, Jan Fabre, Street-Art et Collection


Le Musée d’Art contemporain de Lyon propose trois expositions jusqu’au 15 janvier 2017 :

Niveau 1 / Wall Drawings Icônes urbaines 
C’est une tradition dans les expositions « street-art », laisser les artistes faire leur popote entre potes. À Lyon, c’est l’artiste français Seth qui régale. On retrouve quelques lieux communs des inspirations artistiques actuelles : métissage (Kid Kréol & Boogie qui a le mérite d’occuper mur-sol-plafond), primitivisme mythologique Kitsch (Saner), formalisme (Reko Rennie).
Deux mentions spéciales :
Charley Case, MAC Lyon
 L’immense peinture murale du belge Charley Case. Un ami parlait d’Hokusai et c’est vrai qu’on se prend une immense vague dans la gueule du dimanche matin. Puis il faut s’approcher, découvrir dans ce travail d’arabesques que les perspectives construisent des mesures, des distances. Les coulures dessinent des bribes de créatures anthropomorphes, fœtales qui se battent, pour apparaître et disparaitre. Je pense en écrivant aux fragiles dessins de Christian Lhopital.

Teck, MAC Lyon
Enfin plus formel –je dois même dire que je suis parti très vite de la salle, mais qu’elle me hante depuis- l’œuvre de Teck. Quoi de plus simple que du Street-Art qui cite les fresques byzantines ?
 À contre courant de la peur du vide des autres artistes, l’artiste Ukrainien, propose des visages d’icônes d’anges ou de christ Pantocrator qui se dégradent dans des couleurs de coucher de soleil et d’or fondu. C’est simple, épuré, peut-être critique envers l’orthodoxie et l'impérialisme russe.

Niveau 2 / Le bonheur de deviner peu à peu
Tout est clair dans le titre, il vous faudra du temps…
Traduire les centaines de documents russes d’Ilya Kabakov, comprendre franchement ce qu’on attend de vous dans l’île d’Eduardo Basualdo. C’est un peu froid, un peu laborieux…

Tavares Stratchan, Biennale 2013        Tavares Stratchan MAC Lyon 2016
Reste le superbe travail de Tavares Stratchan et son hommage à l’astronaute Sally Ride, (bien que l’œuvre soit très réduite quand on repense à l’installation magistrale de la Biennale de 2013). Un corps en lévitation en verre soufflé par l'artiste, un bureau d'écolier et des avions en papier réalisés en craie...c'est désarmant de beauté.

Jean-Luc Parant, Éboulement 1991, capture d'écran site vidéomuseum

Enfin l’incroyable travail de Jean Luc Parant et la série des Éboulements qui propose en reliant sculptures et dessins de reproduire chaque année depuis 1991 la forme d’une roche qui contamine et envahit peu à peu les espaces du musée et de ses réserves.

Niveau 3 / Jan Fabre, Stigmata –Actions & Performances- 1976-2016.
Jan Fabre Stigmata -Actions & Performances - 1976-2016, capture d'écran site l'Exponaute
Là aussi tout est dans le titre, ça va saigner comme une plaie christique, et puis…et puis ben rien.
84 tables/socles qui proposent une rétrospective bien trop propre pour être honnête de l’artiste belge. Tout est sous vitres ou vitrines, tout est bien soclé…bref rien ne dépasse plus de cette œuvre que le scandale formel a toujours fait reluire. Heureusement, un tableautin mal accroché donnait un peu de vie à tout ça.
tableau symétrico-récalcitrant
Une rétrospective où tout est là : fioles de sang, dessins au sang, sang sur un t-shirt, fiel, sperme, poils pubiens…et puis on cherche l’art ?

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